Voilà que depuis quelques années fleurissent en France, début novembre, des fleurs bleues sur la poitrine des Française et des Français, que se soient au revers d'une veste ou sur une robe.
Cette fleur revêt une forme plus loin symbolique.
Parfois, on peut lire comme ici « le Bleuet de France », il s'agit donc d'un bleuet, et c'est encore plus explicite ici, avec ce joli bleuet de campagne. Charmant ! Enfin, peut-être pas si charmant ça.
Car, pour être plus précis, c'est le 11 novembre que l'on assiste à cette éclosion.
Il faut ici rappeler à nos amis allemands que le 11/11, ce n'est pas l'ouverture de la saison du carnaval que les Français fêtent avec cette fleur.
Mais tout autre chose, le 11 novembre, c'est la commémoration de l'Armistice qui a mis fin à la boucherie effroyable de la Première Guerre mondiale : 18 600 000 morts et d'infinies cohortes de blessés, d'invalides et de gueules cassées.
En français, on dit de quelqu'un qu'il est un « bleu » quand cette personne est encore non-initié, un débutant, un nouvel élève.
En fait, cette expression a une origine militaire : c'est que les jeunes soldats qui n'avaient aucune expérience portaient un uniforme en drap bleu. Et quand les vétérans, dans les tranchées, voyant arriver ces jeunes recrues, cette chair à canon dans leurs beaux uniformes tout neufs, tout bleus, tout propres, qui venaient les rejoindre dans la boue, la pluie et la saleté, ils moquaient un peu la naïveté de ces jeunes « bleus ».
Des bleus, il n'y a qu'un pas aux bleuets, petites fleurs des champs qu'on voyait même pousser dans la boue.
Le terme est sorti des tranchées et toute la France a bientôt appelé les jeunes soldats « les Bleuets ».